Un peu de théâtre à Rome…

L’année 2012 a été riche en émotions pour moi, j’ai pu profiter de mon second Master pour partir en Erasmus à Rome, une ville que depuis toujours je porte dans mon cœur et où j’espère pouvoir vivre un jour. J’ai profité de cette expérience pour faire quelques ateliers universitaires qui n’ont fait que me confirmer à quel point le théâtre peut être un art enrichissant. Jouer en italien m’a permis  de renouer avec ma langue maternelle chose que je voulais faire depuis bien longtemps, car comme vous aurez l’occasion de le voir à travers certaines recensions, je suis très attachée à mon pays d’origine même si je n’ai jamais pu y vivre. Les cours cours de théâtre et d’improvisation que j’ai suivi avec la troupe « La casa de Asterion » m’ont permis tout d’abord de rencontrer rapidement beaucoup de personnes avec lesquelles nouer des liens d’amitiés, qui persistent encore à ce jour, malgré les distances. Faire du théâtre signifie également faire partie d’un groupe, d’une troupe, ce qui implique un partage d’émotion qui si elles peuvent être banales dans la vie de tous les jours, se retrouvent décuplées sur scène. En outre ces cours comprenaient des exercices qui sont réalisés par les troupes professionnelles. Nous étions loin d’être traités comme des amateurs et cela nous a permis d’évoluer physiquement et vocalement très rapidement. Piochant dans la méthode de Stanislavsky ou dans celle de Mejerchol’d, mais passant aussi par des jeux d’improvisation et de mimes s’inspirant de la Commedia dell’arte, et s’appuyant aussi sur des exercices de danse et d’équilibre et de confiance issue de danses aborigènes, ces cours comprenaient des horizons très variés.   Notre projet scénique s’intitulait « un’ora d’aria », soit une heure d’air, et consistait à enchaîner des extraits de monologues de pièces célèbres, partant de Pirandello, passant par Beckett ou Brecht pour arriver à Molière ou Hemingway. Pour ma part je devais m’immerger dans la peau de Blanche dans Un Tramway nommé désir de Tennessee Williams.

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Le challenge ? Faire comprendre au spectateur toute la portée de l’histoire de cette femme ayant aimé un homme homosexuel et le drame que cela a engendré dans son existence, la folie dans laquelle elle a sombré, en un monologue, et tout cela en quelques minutes. Résumer une vie en quelques minutes…. Le spectacle a eu lieu dans un bar et pendant la représentation les gens dégustaient un apéro dînatoire, nous devions les entretenir avant et pendant le spectacle. Il était donc doublement difficile de se confronter à ce public: il fallait, comme au « Contretemps », interagir avec eux sans pour autant les agacer et aussi retenir leur attention pendant qu’ils étaient occupés à manger. Une expérience exhaltante que je referais sans réfléchir parce que la scène est vraiment un « bol d’air » indispensable!

Un peu de théâtre entre deux cours universitaires….

Les activités culturelles de l’UNIGE et l’ATDF

L’ATDF, l’atelier du département de français moderne de l’Université de Genève, est un bon espace pour les personnes voulant  faire leurs premiers pas sur scène. Tout d’abord parce qu’il ne pose pas de freins économiques vu qu’il est gratuite pour tout élève étudiant à l’Unige et en outre il propose chaque année un spectacle auquel participer afin de se confronter avec un vrai public. Pour moi qui n’avais auparavant suivi que des cours amateurs dans une petite troupe locale de ma région cette expérience a été si enrichissante que je l’ai prolongée sur trois ans.

Les déclinaisons théâtrales de « ça va? »

En 2009 j’ai participé à une petite soirée mixage au Contretemps de Genève avec quelques dialogues de la pièce Ca va ? de Grumberg. Une occasion rêvée pour deux raisons : la première dans le fait de pouvoir me lâcher dans des performances comiques parfaites pour le côté italien qui vit en moi, les personnes présentes m’ont complimenté à l’issue du spectacle et ce souvenir restera à jamais gravé dans ma mémoire car c’est à ce moment précis que j’ai commencé à rêver de faire de cette passion un métier en tentant un jour de faire une école de théâtre. La seconde raison est plus pratique : le contretemps est un espace très restreint où il n’y a pas de limite entre la scène et l’auditoire et où l’on ne peut pas éviter le regard des spectateurs parce qu’un seul spot illumine le lieu : une seule solution se présente à vous dès lors : interagir avec le public et improviser. Un exercice périllleux mais exhaltant qui pousse à donner le meilleur de soi et perment d’évoluer à la vitesse grand V.

Roberto Zucco ou la difficulté de changer de « genre »…

Une seconde expérience marquante dans ce même lieu s’est passée ne 2011 avec une mise en scène de Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès. Cette pièce m’a permis un travail identitaire profond vu que pour la première fois il m’a été demandé de me mettre dans la peau d’un homme, mais qui plus est d’un homme névrosé et dépressif qui une fois sorti de prison se perd dans la débauche et l’alcool. Je garderais toujours un souvenir spécial du monologue du bar que j’ai dû interpréter et je vous assure que réciter des vers de Hugo et devoir donner l’impression d’être ivre et tout à la fois en extase méditative n’est pas chose simple !

Corneille offre un lead… 

Le projet le plus important effectué avec l’ATDF est La Suivante de Corneille, car ce projet s’est étendu sur un an et a été représenté dans la salle de théâtre de l’unimail pendant plus d’une semaine. Le challenge principal consistait à rendre attractif un texte écrit en alexandrins, prouver que le vers n’est pas rébarbatif mais plutôt dynamique. La mise en scène était très moderne et abstraite afin de contraster le langage lyrique du texte.

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Quand aux personnages l’idée innovante de Eric Eigenmann a été de dédoubler les personnages féminins afin de complexifier les mécanismes actantiels de la pièce. Cette pièce traitent de deux couple que se lassent les uns des autres. Amarante est la suivante de  et est avec   mais ce dernier n’a d’yeux que pour sa maitresse, comme c’est le cas de Florame qui aime cette dernière mais n’ose le lui avouer car son père s’opposerait à cette union. Un quiproquo amoureux se met en place et donne lieu à des situations comiques qu’Amarante dirige comme pour se venger de la domination qu’exerce sur elle sa maîtresse.

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